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Dossier n°4 : Travail et bonheur

Catégories : Dossiers

Les relations qui unissent bonheur et travail dans les sociétés salariales prennent des formes variées sur lesquelles de nombreuses disciplines peuvent fournir un éclairage. Avec ce quatrième dossier, la revue RessourSES souhaite enrichir la connaissance du lien entre ces deux phénomènes en analysant la diversité de leurs relations et en objectivant la richesse des phénomènes sociaux qui contribuent à en construire les formes.

Anne-Sophie Decroes

Professeure de SES

David Descamps

Professeur de SES, docteur en sociologie (Clersé)

Agathe Foudi

Professeure de SES, doctorante en science politique (Ceraps)

Si le « bonheur commun » et la « poursuite du bonheur » ont pu être consacrés dès le XVIIIème siècle comme « but de la société » et comme « droit inaliénable de l’individu » dans des textes juridiques fondamentaux (la Constitution française du 24 juin 1793 et la Déclaration d’indépendance américaine du 4 juillet 1776), force est de reconnaître que l’attention des grandes institutions mondiales à la question du bonheur est bien plus récente[1]. Certainement liée aux impasses des modèles de croissance qui caractérisent les sociétés modernes contemporaines, cette évolution semble également indexée aux transformations axiologiques des populations des pays développés[2]. Une nécessaire « quête du bonheur » semble désormais s’y imposer et invite à se questionner sur les conditions du bonheur et les usages sociaux qui peuvent être faits de cet impératif. Vingt ans après le travail pionnier de Christian Baudelot et Michel Gollac consacré à l’analyse du « rapport heureux ou malheureux à l’activité professionnelle » (2003, 4ème de couverture), l’enjeu de ce dossier vise à poursuivre la réflexion sur les relations entre travail et bonheur, dans un cadre néanmoins profondément renouvelé, puisque le discours dominant sur le travail n’est plus aujourd’hui focalisé sur l’intérêt social de partager l’emploi et de « réduire le temps de travail » – comme il l’était au début des années 2000 sous le gouvernement Jospin, mais plutôt sur la nécessité économique de fournir des efforts et de « travailler davantage ».

Or, si le travail peut contribuer au bonheur des individus en satisfaisant, par la production de richesses, certains de leurs besoins et en leur permettant de se transformer tout en transformant la nature (Marx, 1867), on sait aussi que la mise en exercice du corps et de l’esprit à des fins productives peut s’avérer particulièrement douloureuse et source de souffrance (Villermé, 1840). Il faut dire qu’à l’aube de la révolution industrielle, le paupérisme qui accompagne la naissance des manufactures modernes est particulièrement développé. En l’absence d’une législation réellement protectrice des ouvriers, Robert Owen défendait que, malgré l’accroissement considérable de la production de richesses dont avait bénéficié l’Angleterre, le développement du phénomène manufacturier était « défavorable au bonheur de l’industrie et au bonheur général », et estimait qu’« il produira[it] les maux les plus lamentables et les plus durables, à moins que les lois interviennent et ne donnent une direction contraire à cette tendance » (1817).

En fait, si le travail et le bonheur sont des phénomènes liés l’un à l’autre, leurs relations peuvent prendre des formes plurielles qui tiennent, entre autres, à la nature des tâches qui composent le travail, à la diversité du cadre (juridique, physique, moral, etc.) dans lequel il s’exerce, aux modalités de son organisation et à la valorisation socialement déterminée dont il fait l’objet (voir par exemple, au sujet du travail ménager, Federici, 2021 ou, concernant le travail associatif, Cottin-Marx, 2021 dont on trouvera une recension de Laurence Maurin dans ce numéro). Par ailleurs, les effets que le travail procure à celles et ceux qui le réalisent ne peuvent être détachés de leur propre trajectoire socio-biographique et des événements particuliers qu’ils et elles ont connus, ainsi que des structures sociales dans lesquelles ils et elles sont insérés. Certaines trajectoires et héritages familiaux génèrent en effet des « passions » ou des « vocations » qui marquent durablement le rapport que les individus entretiennent à leur travail (Pruvost, 2007 ; Jaboin, 2008 ; Sorignet, 2010). D’autres amènent en revanche à développer un rapport plus distancié à l’emploi (Río Carral et Fusulier, 2013).

De plus, le rapport des individus à leur travail est rarement figé, homogène ou durable, entre autres raisons parce qu’ils sont travaillés par des socialisations et expériences professionnelles diverses, par des fatigues corporelles (Sorignet, 2010) et des insatisfactions liées à l’exercice de l’activité productive (Denave, 2015). Il est rarement figé, aussi, parce que la valorisation sociale des emplois qu’ils occupent et les tâches qui leur sont associées tendent à se transformer. Par exemple, la souffrance des enseignants et leurs difficultés à apprécier leur métier ne sont pas indépendantes de l’usure morale produite par les difficultés – les empêchements – à l’exercer correctement, ce qui n’interdit pas que ces mêmes enseignants puissent parfois connaître un certain « état de grâce », notamment quand ils ou elles parviennent à « faire passer des savoirs » » (Hélou et Lantheaume, 2008, p. 118-125). Aussi, d’après Christian Baudelot et Michel Gollac, s’il est bien possible de construire un « espace des rapports subjectifs au travail » structuré autour de trois grands types de positionnement – bonheur, malheur et retrait – (2003, p. 213), la position que les individus y occupent n’est ni irréductible à leur position sociale, ni définitive. Le vécu du travail évoluant au gré des événements qui jalonnent la vie quotidienne et professionnelle, parvenir à saisir les motifs et les causes des (in)satisfactions professionnelles suppose de prêter une grande attention à une multiplicité de facteurs – conditions concrètes d’emploi, accidents familiaux, rencontres, etc. – susceptibles d’en transformer le cours.

Partageant l’idée selon laquelle le travail et le bonheur constituent des produits sociaux aux formes historiquement et socialement variables, les contributions réunies dans ce dossier visent plusieurs objectifs : éclairer la signification que ces termes recouvrent et les réalités qu’ils permettent de désigner, explorer la diversité de leurs relations et identifier les phénomènes sociaux qui contribuent à les former, analyser, encore, la manière dont les individus font l’expérience de leur travail et le « racontent ».

Le travail comme concept et réalité vécue

Pour saisir les relations qui peuvent unir bonheur et travail, une réflexion préalable sur les significations et usages sociaux du mot « travail » semble incontournable. En effet, s’il existe un relatif consensus sur la définition que l’on peut donner au bonheur – les dictionnaires le définissent généralement comme « un état de pleine satisfaction » – ce n’est assurément pas le cas pour le travail. Fortement travaillées et discutées, la signification et les frontières de ce terme constituent selon Maud Simonet un enjeu de luttes (cf. Mouzon, 2021) certainement d’autant plus marquées dans les sociétés contemporaines qu’avec l’avènement du salariat, une part essentielle de l’identité sociale des individus trouve sa source dans leur activité professionnelle (Castel, 1999).

L’article de Philippe Connil, qui ouvre le dossier, offre une analyse conséquente de la construction socio-historique du terme « travail ». En s’appuyant sur une littérature généreuse qui articule des études économiques, sociologiques et philosophiques, celui-ci nous invite en effet à questionner ce qui est constitutif, ou non, du travail, et ainsi à réfléchir aux usages sociaux de cette catégorie. Sa contribution met non seulement en lumière que celle-ci voit ses contours évoluer avec les transformations structurelles majeures qu’a pu traverser notre société, mais aussi que les significations qui ont pu lui être allouées ne sont pas indépendantes de mutations diverses dans les rapports sociaux. Amenant au final le lecteur à faire du travail une catégorie à (re)penser, Philippe Connil ouvre de nombreuses perspectives en matière de conception de l’articulation entre travail et bonheur.

Reste que l’on ne peut se contenter de saisir le travail comme une catégorie. En effet, si le travail est bien un objet discursif et une catégorie de pensée, il constitue également une réalité concrète, vécue au quotidien par la plupart des individus. En envisageant le travail d’abord comme une activité sociale, Danièle Linhart propose, dans l’entretien qu’elle nous a accordé, une analyse critique des évolutions de l’organisation du travail et de leurs effets sur la condition salariale. À l’appui de ses travaux (Linhart, 2015 ; 2021), elle défend que la recherche de la satisfaction au travail, constante chez les travailleurs et travailleuses, est contrariée voire empêchée par l’imposition des logiques managériales, y compris chez les cadres que l’on pourrait croire protégés de telles évolutions. Ainsi, s’« il y a des RH de la bienveillance et du bonheur, des chief happiness officers, qui organisent des séances de méditations, de massages, de fou-rire, des soirées festives, etc. », ce sont là des outils managériaux utilisés par les directions d’entreprise pour assujettir les salariés aux objectifs qu’elles déterminent. Dans les organisations actuelles, les salariés seraient donc asservis à des logiques incompatibles avec la possibilité d’un bonheur complet.

Les conditions sociales du bonheur au travail

Les conditions sociales du bonheur au travail sont difficiles à mettre en évidence. Si la stabilité dans l’emploi joue certainement un rôle clef dans la satisfaction qu’il procure en ce qu’elle contribue à assurer l’intégration professionnelle des salariés (Paugam, 2008), le bonheur qu’ils et elles en retirent tient aussi à la qualité de l’emploi occupé (Ponge, 2025). Pour autant, on ne peut considérer que le bonheur au travail se réduise à ces aspects. Parce qu’un état de pleine satisfaction au travail engage de multiples dimensions du vécu professionnel (physiologiques, psychologiques, sociales, etc.), la production du bonheur au travail ne peut être le fruit des seules conditions d’emploi : ce phénomène émane nécessairement d’un faisceau de facteurs enchevêtrés dont il serait certainement hasardeux de tenter d’en isoler les effets respectifs. Aussi, bien qu’ils et elles aient employé des méthodologies et approches théoriques distinctes, les contributeurs et contributrices qui se sont plus particulièrement penchés sur cet axe du dossier ont toutes et tous opté pour des approches qualitatives.

La contribution de Margot Roisin-Jonquières, Pauline Vallot et Martina Vignoli s’inscrit dans la veine des travaux qui accordent une place centrale à l’analyse des trajectoires sociales pour appréhender les facteurs explicatifs des croyances et comportements individuels (Hughes, 1958). À rebours de l’impensé doxique qui voudrait que seule la promotion sociale par le travail soit source de satisfaction professionnelle, ces autrices montrent que les travailleurs et travailleuses peuvent trouver du bonheur « malgré les » – ou plutôt « grâce aux » – situations de déclassement qu’ils et elles connaissent. En s’appuyant sur les outils de l’approche dispositionnaliste (Lahire, 2005) et en décrivant finement quatre cas de trajectoire descendante, Margot Roisin-Jonquières, Pauline Vallot et Martina Vignoli s’attachent à en expliquer les raisons ; lesquelles apparaissent souvent comme le produit d’expériences biographiques complexes, que l’on ne peut comprendre qu’en saisissant des éléments souvent singuliers de leur trajectoire respective. Replaçant ainsi au centre de leur analyse le sens (socialement construit) que les individus donnent à leur travail, les autrices nous invitent finalement à nous affranchir d’une conception objectiviste du déclassement.

Fondée sur des présupposés théoriques très différents, la contribution d’Edgar Tasia apporte un éclairage complémentaire à celui proposé par Margot Roisin-Jonquières, Pauline Vallot et Martina Vignoli. Afin de dévoiler les facteurs contribuant au mal-être enseignant, l’auteur privilégie en effet l’approche dispositive à la perspective dispositionnaliste. Relativement à cette sociologie, qui tend à expliquer le mal-être professionnel des individus à l’aune du décalage entre les dispositions qu’ils ont acquises et celles requises pour exercer correctement leur métier, l’approche d’Edgar Tasia présente l’intérêt de placer la focale sur l’activité enseignante et de questionner sociologiquement les effets psychiques exercés par l’insécurité socio-matérielle qui la caractérise. Par rapport à la thèse du « désenchantement enseignant » (Garcia, 2023), qui suppose un rapport préalablement enchanté, Edgar Tasia défend alors l’idée que le mal-être contemporain des enseignants serait le produit d’un « non-enchantement », lié au caractère dégradé des conditions socio-matérielles d’exercice de leur métier.

C’est, enfin, à travers une analyse des ouvrages plus ou moins célèbres qui ont valorisé le droit à la paresse et/ou à la lenteur sur deux périodes distinctes (celle qui court de la fin du XIXème siècle au début du XXème, et celle qui démarre au début du XXIème siècle)[3] qu’Henri Jorda nous propose de réfléchir aux différents maux que le travail est susceptible d’exercer sur les individus. Si ces éloges sont intéressantes à analyser, ce n’est pas tant pour le propos général qu’elles contiennent : sans surprise, toutes accusent le travail d’être à l’origine de nombreux maux. L’intérêt de l’analyse de ces ouvrages réside bien plutôt dans le détail de la critique élaborée, qui permet notamment de dégager les permanences et les variations des malheurs au travail. Dans ce cadre, la contribution proposée par Henri Jorda permet de faire émerger des sources de souffrance professionnelle, aussi bien celles inhérentes au travail que celles résultant de la manière dont il est organisé à une époque donnée.

Les usages sociaux du « bonheur au travail »

Si le rapport « heureux » ou « malheureux » au travail apparaît ainsi inséparable de facteurs qui doivent tant aux conditions socio-historiques et matérielles dans lequel s’inscrit le travail qu’aux propriétés et à la trajectoire de celles et ceux qui le réalisent, la manière dont le bonheur au travail est affirmée s’avère elle aussi fort variable. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un nouvel enjeu pour les directions d’entreprise (Mousli, 2016), la place qui lui est accordée revêt une importance accrue dans les organisations productives néo-tayloriennes : employant une forme de management visant à euphémiser la relation hiérarchique stricte qui caractérise le rapport entre le « bureau » et l’« atelier », ces nouvelles organisations ont en effet placé le bonheur au travail au centre de leur discours.

Les contributions réunies pour clore ce dossier ont en commun de nous éclairer sur la façon dont cette thématique est appropriée et mobilisée, à la fois par le haut de la hiérarchie, pour s’adresser aux niveaux subalternes, mais également par celles et ceux qui se situent à ces niveaux.

La contribution de Sophie Le Garrec dévoile plus particulièrement comment les directions d’organisations productives, marchandes ou non, procèdent à l’instrumentalisation d’un idéal de bonheur trouvé et nourri au travail : en s’emparant de cet impératif de satisfaction au travail et par le travail, elles chercheraient en effet à occulter les dysfonctionnements qui caractérisent ces structures,  alors qu’ils sont responsables de nombreux maux affectant aujourd’hui le salariat. À l’appui d’entretiens menés auprès de responsables ressources humaines (RH) et de travailleurs de différents secteurs professionnels[4], elle montre que le discours managérial cherche à renvoyer la cause du vécu heureux (ou malheureux) du travail à la capacité des salariés à se conformer aux normes professionnelles qui leur sont imposées, et non aux conditions de travail qu’ils et elles subissent, et même à déporter les sources possibles de leur malheur vers la sphère intime de leur vie familiale. Instrumentalisé par les directions, le discours sur le « bonheur au travail » vise ainsi à asservir ses destinataires en façonnant les représentations de tout leur quotidien, dans et hors la sphère professionnelle.

Si le recours à la rhétorique du bonheur par les managers poursuit ainsi un objectif d’enrôlement voire de domestication de la main d’œuvre, l’usage stratégique de cette rhétorique ne leur est pas réservé. Dans le cadre de leurs relations professionnelles, familiales ou amicales, les travailleurs et travailleuses peuvent également affirmer le bonheur qu’ils ou elles trouvent au travail. Certains d’entre eux ou d’entre elles se disent ainsi « heureux de pouvoir se dépasser » ou « motivés par les défis » qu’on leur propose (voir à ce sujet : Flocco, 2015, p. 141-144). D’autres qu’ils ou elles trouvent au travail « une solidarité qu’on ne trouve pas ailleurs », que le travail est un lieu où ils peuvent « se consacrer pleinement aux autres », etc. Si de telles affirmations peuvent refléter sincèrement le rapport au travail de celles ou ceux qui les formulent, l’adoption d’un regard sociologique amène à penser qu’elles peuvent aussi relever de stratégies, conscientes ou inconscientes, de repositionnement ou de distinction (Bourdieu, 1979). C’est en mettant à distance le sens immédiatement communiqué par les auteurs à de tels propos que Gaëtan Flocco tente d’appréhender l’objet au cœur de notre dossier. Partant de l’enquête qu’il a réalisée en 2015 auprès de cadres de grandes entreprises privées, celui-ci nous offre une contribution qui en revisite les résultats, à la lumière de sa propre expérience professionnelle à l’université et des nouvelles recherches qu’il a co-réalisées dans le secteur public (Flocco et Guyonvarch, 2019). À l’aide de ce double matériau, il identifie les convergences auxquelles cadres du privé et cadres du public sont confrontés : le bonheur au travail comme composante de leur rapport au travail, l’adhésion (au moins partielle) à certaines valeurs managériales et leur soumission effective à une logique gestionnaire. En définitive, l’auteur avance que malgré la « bonne ambiance » de travail souvent soulignée par ces cadres, les relations qu’ils entretiennent se caractérisent par une rivalité qui fragilise la réalité de la satisfaction affichée. Une conclusion qui invite aussi à se demander si l’affirmation du bonheur au travail ne constitue pas une forme de déni face à la violence ressentie par celles et ceux qui se prêtent au jeu de ces rivalités afin d’acquérir les positions les plus prestigieuses proposées par le système d’emploi.

Les articles du dossier : catégorie Éclairages

Penser le travail comme une catégorie de pensée

Le programme de SES actuellement en vigueur en classe de terminale débute par une interrogation sur « les sources et les défis de la croissance économique », au sein de laquelle est introduite la notion de productivité globale des facteurs (PGF). Nous défendrons ici l’idée qu’il serait tout à fait envisageable de faire l’économie de cette notion de PGF car la théorie sur laquelle elle repose est trop fragile.

Aimer son travail malgré un déclassement : entre contraintes et ressources

Donnant souvent lieu à une fragilisation à la fois matérielle et symbolique, les trajectoires descendantes de personnes issues de milieux favorisés invitent à réinterroger la problématique du bonheur au travail. L’analyse de quatre récits de déclassement dans des secteurs contrastés (restauration, coiffure, transport routier), parfois entremêlés à des expériences de stigmatisation, permet de donner une réponse nuancée à cette question.

La face cachée du bonheur au travail des cadres

L’article propose de revenir sur la manière dont le bonheur mobilise les cadres des grandes entreprises privées dans leur travail en bénéficiant de l’éclairage d’un domaine comprenant lui aussi des cadres mais qui exercent une fonction de service public, celui de l’enseignement et de la recherche à l’université.

Les articles du dossier : catégorie À voir / à lire / actualités de la recherche

Notes

[1] Ainsi, ce n’est que depuis 2012 que l’ONU publie un rapport mondial sur le bonheur des populations (Helliwell, Layard, Sachs, 2012) et qu’elle considère la recherche du bonheur comme un « objectif fondamental de l’être humain » (Résolution A/RES/66/281).

[2] Pour le cas français, voir Pawin (2013). Pour une comparaison France-Europe : Bréchon (2019, p. 10).

[3] La première est un moment de renouvellement profond de l’organisation du travail ; la seconde marque l’accélération des rythmes du travail et le développement de nouvelles modalités de management.

[4] L’autrice a réalisé des entretiens auprès de responsables RH de personnels enseignants, de personnels soignants et de travailleurs sociaux, aussi bien dans le secteur privé que public.

Bibliographie

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Castel R., 1999, les métamorphoses de la question sociale, Paris, Folio

Cottin-Marx S., 2021, C’est pour la bonne cause ! Les désillusions du travail associatif, Ivry-sur-Seine, Les éditions de l’atelier.

Denave S., 2015, Reconstruire sa vie professionnelle. Sociologie des bifurcations professionnelles, Paris, Presses Universitaires de France

Federici S. (traduction par Windish H., Simonet, M.), 2021, « Du « salaire au travail ménager » à la politique des communs », Travail, genre et sociétés, vol. 46, n°2, p. 179-184. En ligne : https://doi.org/10.3917/tgs.046.0179.

Flocco G., 2015, Des dominants très dominés. Pourquoi les cadres acceptent leur servitude, Paris, Raisons d’agir.

Flocco G., Guyonvarch M., 2019, « À quoi rêve la biologie de synthèse ? », Socio, n° 12, p. 49-72.

Garcia S., 2023, Enseignants : de la vocation au désenchantement, Paris, La Dispute.

Helliwell J., Layard R., Sachs J. (dir.), 2012, World happiness report, The Earth Institute, Columbia University, New York, USA.

Hélou C., Lantheaume F., 2008, La souffrance des enseignants, une sociologie pragmatique du travail enseignant, Paris, Presses universitaires de France.

Hughes E. C. , 1958, Men and Their Work, Glencoe, The Free Press.

Jaboin Y., 2008, « Le professorat des écoles. Une « vocation’ » pour les femmes ? Un « refuge’ » pour les hommes ? », Éducation et socialisation, n°25, p. 199-217.

Lahire B., 2005, Portraits sociologiques : Dispositions et variations individuelles, Paris, Armand Colin.

Linhart D., 2015, La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale, Toulouse, Érès

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Mouzon C., 2021, « Les frontières du travail sont un enjeu de lutte dans les rapports sociaux », entretien avec Maud Simonet, L’Économie politique, vol. 92, n° 4, p. 8-20. En ligne : https://shs.cairn.info/revue-l-economie-politique-2021-4-page-8

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Ponge R., 2025, Se tenir debout. Un siècle de lutte contre les souffrances au travail, Paris, La Dispute.

Pruvost G., 2007, Profession : policier. Sexe : féminin, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme.

Río Carral (del) M., Fusulier B., 2013, « Jeunes chercheurs face aux exigences de disponibilité temporelle », Temporalités [Online], vol. 18. En ligne : https://doi.org/10.4000/temporalites.2614

Sorignet P.-E., 2010, Danser. Enquête dans les coulisses d’une vocation, Paris, La découverte.

Villermé L.-R., 1840, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, Paris, Jules Renouard et Cie.

Anne-Sophie DecroesDavid Descamps et Agathe Foudi2025-04-16T00:40:04+02:00

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